Retour progressif entre présentiel et télétravail : vers un nouvel équilibre

Le 9 juin, dans le cadre du nouveau protocole national en entreprise (PNE), le gouvernement assouplissait les règles du retour des collaborateurs dans les locaux. Si le télétravail reste recommandé jusqu’à la rentrée de septembre, les entreprises s’organisent progressivement pour un retour des collaborateurs sur site. À l’issue d’échanges entre la direction et les salariés, elles devront déterminer un nombre minimum de jours de télétravail pour chaque employé. Selon une étude menée par l’éditeur Bodet Software, ces nouvelles dispositions coïncident avec les attentes des professionnels : 71% des interrogés estiment que le télétravail sera l’une des composantes essentielles du travail de demain et 93% de ceux qui l’ont déjà expérimenté souhaitent d’ailleurs prolonger l’expérience une fois la crise terminée.

Au fil de la crise, le distanciel s’est institutionnalisé et tend à s’imposer aujourd’hui comme un mode de travail à part entière

Il y a un an, en juin 2020, Bodet Software menait une première étude sur le télétravail auprès de 1 000 directeurs, DRH, DSI et managers de tous secteurs d’activité. Au sortir du premier confinement, celle-ci montrait déjà l’impact de la crise sanitaire sur l’organisation du travail : alors que 49% des entreprises étaient initialement réticentes à la mise en place du télétravail, 78% des répondants affirmaient que le distanciel sera dès lors davantage accordé au sein de leurs structures.

Une année plus tard, alors que confinements et couvre-feu se sont succédés, 93% des répondants ayant expérimenté le télétravail souhaiteraient le poursuivre, mais pour seulement 15% à temps plein.
Autre fait révélateur : 59% des travailleurs qui n’ont pas eu l’opportunité de tester le télétravail durant la crise souhaiterait pouvoir en bénéficier.

Au cours de la crise, le télétravail s’est institutionnalisé. Selon l’enquête menée en 2020, 44% des entreprises n’avaient jamais mis en œuvre le travail à distance avant la crise. En 2021, 77% des répondants ont déjà expérimenté le télétravail, dont 45% au cours de l’année qui vient de s’écouler.

Toujours des craintes relatives à l’isolement du collaborateur et des interrogations accrues concernant les liens au sein des équipes

Au début de la crise en 2020, les entreprises distinguaient trois bénéfices principaux liés au travail à distance : le gain de temps pour les collaborateurs, la flexibilité et l’efficacité.
Si aujourd’hui, le gain de temps reste l’atout principal associé au télétravail (47% des répondants), l’impact positif sur l’environnement (43%) fait son entrée en deuxième place d’un classement complété par la meilleure autonomie des collaborateurs (40%)

À contrario, les craintes vis-à-vis des risques d’isolement du collaborateur restent prégnantes, bien qu’elles semblent avoir diminué entre 2020 et 2021 : citées par 77% des professionnels en 2020, elles représentent aujourd’hui un frein pour 66% d’entre eux. Idem pour l’équilibre entre vies professionnelles et personnelles respectivement mentionnées par 46% puis 34% des répondants.

En revanche, la communication entre les collaborateurs a été mise à l’épreuve par l’application prolongée du télétravail : les difficultés de communication sont aujourd’hui citées par 54% des interrogés contre 46% en 2020.

Repenser l’organisation du travail demain

Ainsi, pour accompagner leurs collaborateurs dans le futur, les décideurs RH et managers interrogés aujourd’hui anticipent des projets liés au distanciel. 47% d’entre eux envisagent de développer la formation à distance, 44% souhaitent repenser l’équilibre des activités entre présentiel et distanciel, 40% d’entre eux souhaitent favoriser le télétravail dans les années à venir.

Cette tendance est accrue dans les très grandes entreprises où respectivement 57%,61% et 60% des décideurs et managers se prononcent en faveur de ces mêmes projets.

D’ailleurs, la capacité à travailler à distance s’affiche comme la nouvelle aptitude clé. Interrogés sur les compétences qui deviendront particulièrement indispensables demain, les décideurs citent à 35% la capacité à optimiser son temps en fonction du contexte de travail, 34% l’utilisation efficiente des outils de travail à distance, 31% l’aptitude au management à distance.

La structuration du travail en fonction du lieu d’exercice a été questionnée dans l’enquête. Ainsi, le télétravail est plébiscité pour les missions qui requièrent de la concentration (68%) et pour effectuer des suivis administratifs (65%) ou des tâches répétitives (65%).
À l’inverse, sur le lieu de travail sont privilégiés les échanges (87%), le travail avec les collègues (78%), ou les passages d’entretiens d’évaluation (74%).

Pour Eric Ruty, Directeur Général de Bodet Software :

« L’expérience du télétravail, vécue par 45% des salariés français depuis la crise, a révélé les avantages et les inconvénients de cette organisation du travail. Les entreprises vont devoir négocier avec leurs partenaires sociaux un retour progressif à une nouvelle organisation. La modernisation des outils de gestion RH est une priorité afin de proposer une expérience collaborateur plus mobile. L’efficience des organisations de demain passera par la fluidité de gestion apportée par des solutions logicielles partagées et collaboratives. Un manager par exemple doit pouvoir savoir en 1 clic qui dans son équipe est présent, à distance, en congés, en formation ou absent pour un autre motif. »


“Travailler demain” : une enquête réalisée pour Bodet Software et L’Usine Nouvelle, en partenariat avec Infopro Digital Etudes, du 2 au 22 mars 2021. Cette étude s’appuie sur les réponses de 1015 professionnels issus des secteurs de l’industrie, la finance, l’assurance, l’immobilier, le commerce, l’enseignement, la construction, l’information et la communication, les transports, les services aux entreprises, la santé, l’hébergement médico-social, l’action sociale, l’hébergement, la restauration et les services aux ménages.
58% exercent des fonctions de management quand 42% n’ont pas de missions d’encadrement. Parmi les entreprises représentées : 7% de TPE / 37% de PME / 28% d’ETI et 27% de Grandes Entreprises.